Un flux, un flot flou fou follement flux s’écrase au fond flou de ma cervelle, folle flasque. Le sommeil fauve apporte des brassées de sons et d’images qui tombent en vrac aux coins obscurs de ma mémoire, aux fonds ténébreux de mes cérébro-spinales. Par bennes entières il décharge des monceaux de déchets, à trier. Ceux des réveils radieux, ensoleillés et légers ; ceux des réveils de soie, cotonneux et moelleux ; ceux des réveils blancs, indifférents et distants ; ceux des réveils en pleurs, froids et pluvieux ; ceux des réveils hurleurs, pleins d’effroyables stupeurs. Ceux enfin des « riment à rien » quand le jour attend la nuit. Ceux des « riment toujours » quand le temps devient trop court. De petits tas se forment dans ma tête et je pense à tous ces bouts de songes entassés et bien classés comme autant de pellicules coupées mises bout à bout, grande farandole folle de bouts de vies rêvées. C’est le monde du bout, du trognon, du tronqué, du rogné, du rongé, de l’acidifié, du brûlé, du rapiécé, du supprimé-rajouté . C’est le bout du monde.
Composition numérique de mhaleph
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